Que faire de notre corps après la mort ? Chacun sait qu’il va mourir un jour : c’est une réalité à laquelle nous sommes tous confrontés. D’ailleurs, il écrit dans la Bible (Ecclésiaste 9, 5) « Les vivants savent qu’ils vont mourir ». Mais la question de savoir ce qu’on peut faire du corps après la mort reste posée. Peut-on l’incinérer ? Si oui, pouvons-nous disperser les cendres ou devons-nous les conserver ? Pouvons-nous faire don du corps à la science ? Ces questions, beaucoup se les posent. Et, à ce sujet, le point de vue de l’Eglise catholique nous semble très pertinent.
« Tu retourneras à la poussière »
Prenons d’abord la question de la crémation. Côté catholique, l’Eglise, dans son document Ressusciter avec le Christ (dont sont issus les extraits suivants), indique clairement qu’elle n’est pas opposée à la crémation :
« L’Église ne soulève aucune objection doctrinale à cette pratique, puisque la crémation du corps du défunt n’affecte pas son âme et n’empêche pas Dieu, dans sa toute-puissance, de ressusciter le corps du défunt à une vie nouvelle. Ainsi, la crémation, en soi, ne nie objectivement ni la doctrine chrétienne de l’immortalité de l’âme, ni celle de la résurrection du corps…. La crémation n’est pas interdite, » sauf si elle a été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne ».
Il est important de noter que le document n’approuve pas pour autant explicitement la pratique, mais qu’il note simplement que l’Église ne s’y oppose pas. Cela indique la forte préférence de l’Église pour l’inhumation des défunts, ce que le document précise clairement : « L’Église continue de préférer la pratique de l’inhumation des corps des défunts, car cela témoigne d’une plus grande estime envers les défunts ».
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Disperser les cendres ?
La question qui revient le plus souvent est de savoir si l’on peut disperser les cendres du défunt. Pour l’Eglise catholique, la réponse est non : afin d’éviter toute apparence de panthéisme, de naturalisme ou de nihilisme, il n’est pas permis de disperser les cendres des fidèles défunts dans l’air, sur terre, sur mer ou de toute autre manière, ni de les conserver dans des souvenirs, des bijoux ou d’autres objets. Ces actions ne peuvent être légitimées par un appel aux motifs sanitaires, sociaux ou économiques qui ont pu motiver le choix de la crémation.
Par exemple, bien que la scène de Tom dispersant les cendres de son fils Daniel dans le film The Way ait pu être très émouvante, elle n’était pas catholique.
Grand-mère dans une urne sur la cheminée ?
« D’accord, nous ne pouvons peut-être pas disperser les cendres », dites-vous, « alors nous mettrons les cendres de grand-mère sur la cheminée de notre maison ». Bien que ce soit un bon sentiment, l’Église ne le permet pas non plus :
« La conservation des cendres des défunts dans une résidence domestique n’est pas autorisée. Ce n’est que dans des cas graves et exceptionnels dépendant de conditions culturelles de nature localisée que l’ordinaire, en accord avec la Conférence épiscopale ou le Synode des évêques des Églises orientales, peut accorder la permission de conserver les cendres des défunts dans une résidence domestique ».
Maintenant que nous savons ce que nous ne pouvons pas faire, que pouvons-nous faire ? L’Eglise précise que les cendres doivent être conservées dans un lieu sacré :
« Lorsque, pour des motifs légitimes, on a opté pour la crémation du corps, les cendres des fidèles doivent reposer dans un lieu sacré, c’est-à-dire dans un cimetière ou, dans certains cas, dans une église ou un espace, réservé à cet effet, et ainsi dédié par l’autorité ecclésiale compétente ».
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Pourquoi un lieu sacré ?
Les raisons peuvent être trouvées dans la liste des raisons que l’Eglise donne pour enterrer les morts dans un lieu sacré :
- Un lieu sacré exprime la foi de l’Eglise dans la résurrection du corps.
- Cela montre « la grande dignité du corps humain en tant que partie intégrante de la personne humaine dont le corps fait partie de son identité »
- Cela « correspond à la piété et au respect dus aux corps des fidèles défunts qui, par le baptême, sont devenus des temples de l’Esprit Saint ».
- Cela « encourage les membres de la famille et l’ensemble de la communauté chrétienne à prier pour les morts et à en faire mémoire » et défend « la relation entre les vivants et les morts » ; cela permet de s’opposer « à toute tendance visant à minimiser ou à reléguer dans la sphère purement privée l’événement de la mort et la signification qu’il revêt pour les chrétiens ».
« Ce qui est à moi est à toi »
Que dit l’Église à propos du don du corps pour l’utilisation d’organes et/ou la recherche médicale ? L’Église le permet. En ce qui concerne le don d’organes après la mort, le Catéchisme de l’Église catholique dit (n°2296) :
« Le don d’organes après la mort est un acte noble et méritoire et doit être encouragé comme une expression de solidarité généreuse ».
Le Catéchisme ne manque cependant pas de mettre en garde contre ce qui rendrait immoral le don d’organes après la mort :
« Il n’est pas moralement acceptable si le donneur ou son mandataire n’a pas donné son consentement explicite. En outre, il n’est pas moralement admissible de provoquer la mutilation invalidante ou la mort d’un être humain, même pour retarder la mort d’autres personnes » (CEC 2296).
On pourrait penser que ces instructions relèvent du bon sens, mais l’Église se doit de les préciser, étant donné que tant de personnes n’ont jamais développé la capacité de raisonner aux préceptes moraux.
Concernant la possibilité du don du corps du défunt pour la recherche scientifique, le catéchisme de l’Eglise catholique répond « oui » :
« Les autopsies peuvent être moralement autorisées pour des enquêtes légales ou des recherches scientifiques » (2301).
Les normes d’inhumation de l’Église susmentionnées (lieu sacré, respect du corps, etc.) s’appliqueraient aux restes du corps une fois la recherche terminée.
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Conclusion : et grand-mère, alors ?
Les discussions sur les questions de fin de vie tournent souvent autour du thème de ce qui constitue des moyens ordinaires et extraordinaires de prolonger la vie. Doit-on garder grand-mère sous respirateur ou non ? Quand est-il moralement juste de retirer son tube d’alimentation ?
Ce sont des questions cruciales, et elles méritent des réponses. Mais la question de savoir ce qu’il faut faire du corps de grand-mère après sa mort est également une question importante de fin de vie (ou d’après-vie). Grâce à l’enseignement clair de l’Église à ce sujet, les catholiques ont une chose de moins à stresser lorsqu’ils font face à la mort.
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Pour aller plus loin :
Article de Karlo Brossard traduit de Catholic.com pour Lavieapreslamort.com
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