Peut-on choisir l’heure de sa mort?
Nous sommes le 30 octobre et il est 11h. Je ne pourrai plus vous répondre puisque j’avais programmé ma fin de vie pour 10h59…
Sérieusement, peut-on décider, et pour quelles raisons, de programmer sa mort ? Qu’est-ce que cela signifie ?
1. Programmer sa mort
Diverses raisons peuvent nous pousser à programmer notre mort. Ce n’est pas le lieu, ici, de porter le moindre jugement. La souffrance, le désespoir, le désir de maîtriser sa vie sont autant d’arguments.
La souffrance, d’abord, peut faire que nous recherchons une issue et que la seule qui nous apparaît, est la mort : mais plutôt que d’agir sous le coup de l’émotion, vous préférez tout préparer en amont.
Dans le même sens, le désespoir vous pousse à trouver la vie inutile, vous avez l’impression d’être un fardeau pour les autres et pour éviter que cela dure, autant décider de partir, en toute lucidité, quand vous l’aurez décidé.
Enfin, vous voulez maîtriser de bout en bout votre vie et décider, seul, en conscience, du jour où elle cessera.
2. Est-il raisonnable de programmer sa mort ?
Le simple fait de vouloir programmer sa mort occulte le principe que la vie ne nous appartient pas : nous l’avons reçue de nos parents à notre naissance. Nous ne l’avons pas choisie. De même que nous la rendrons au jour de notre mort qu’a priori, Dieu seul connaît. L’homme ne peut pas tout maîtriser, parce qu’il est limité. La sagesse consiste à accepter cette limite qui est tout sauf une contrainte : tant que nous vivons, nous pouvons en profiter !
De plus, programmer sa mort signifie que, consciemment ou non, nous décidons de nous donner la mort ou, si nous sommes trop diminués, à ce que quelqu’un nous la donne : c’est de l’euthanasie. Dieu nous a appelés à la vie, qui plus est, à la vie éternelle. Donc, se donner la mort, c’est décider à la place de Dieu. Et en refusant Dieu, nous nous condamnons nous-même.
Mais, comme, notre décision a pu être influencée, la miséricorde de Dieu est possible jusqu’au bout, quitte à passer par le purgatoire pour accéder à la pleine vision de Dieu. Ce que je veux dire par là, c’est que nous commettons un acte grave en décidant nous-même si la vie vaut d’être vécue ou non. Tout homme ne vaut pas par ce qu’il fait, mais par ce qu’il est. Nous avons du prix aux yeux de Dieu et des autres, du fait que nous existons : peu importe que nous soyons en bonne santé ou non.
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