Comment traverser l’épreuve du deuil ? Que faire, quand la mort nous ébranle ?
Quand la mort survient
Chaque deuil est unique, tant il touche à l’histoire personnelle de chacun et vient remuer le plus intime. Perdre son conjoint, son enfant, son père ou sa mère, un frère ou une sœur, un proche ou un ami, est toujours une épreuve difficile à vivre. Chaque deuil est différent de celui des autres en raison de la nature de la disparition, du temps dont a disposé ou non pour s’y préparer, du soutien de l’entourage. S’il est toujours un chemin sinueux, le deuil reste un travail nécessaire sur soi-même, pour continuer à vivre. Il s’accomplit toujours selon plusieurs étapes, plus ou moins longues, qu’on identifie assez bien aujourd’hui :
- La sidération ou le choc : on est littéralement abattu, prostré par l’annonce de la mort de l’autre.
- Une période en général courte mais très douloureuse de refus de la réalité, de révolte même.
- Un long temps de tristesse au cours duquel, progressivement, le souvenir de l’être disparu se fait plus intériorisé et paisible.
- Une étape finale enfin de restauration, au cours de laquelle on apprend à vivre en dépit de l’absence de celui ou de celle que l’on aimait.
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Etape 1 du deuil : le choc et la révolte
Cette maman que j’aimais n’est plus là, que vais-je devenir ? Cette épouse qui me donnait tant de bonheur est morte, comment vais-je pouvoir vivre ? Notre enfant nous a été enlevé si brutalement, comment allons-nous pouvoir surmonter cette immense épreuve ? Le temps se fige sans que nous ne puissions revenir en arrière. Nous sommes abattus, la mort nous ébranle.
Etape 2 du deuil : la grosse déprime… voir la dépression
Le choc et la révolte peuvent provoquer un état d’épuisement général auquel il faut être très attentif : on peut perdre l’appétit, le sommeil, on se traîne. Comme si on lâchait subitement toutes les tensions physiques et psychologiques qui nous ont néanmoins permis, face à la réalité, d’accepter l’inacceptable. Cette baisse de pression – certains parlent de dépression est parfois nécessaire pour accueillir progressivement la réalité et toutes ses conséquences existentielles, affectives et matérielles dans sa propre vie. Car la souffrance détruit et le chagrin provoque un repli sur soi.
Il faut souvent des mois pour accepter la mort de celui à qui on était attaché : « C’était mon ami. C’était ma mère. Il est mort, elle est morte et je n’arrive pas à m’en remettre, je ne trouve plus de goût à rien.» On demeure parfois obsédé par les derniers instants du défunt, par les circonstances parfois dramatiques de sa disparition. « Si j’avais été là… On réfléchit à ce que l’on a fait, on se culpabilise de ce que l’on aurait peut-être dû ou pu faire… On éprouve alors de longs moments de tristesse et de lassitude, on se met à pleurer subitement lorsque tel objet, telle situation, tel lieu, tel souvenir de l’être cher ou d’un moment passé avec lui le fait resurgir brutalement. Le travail de deuil passe par cette souffrance incontournable liée à l’acceptation progressive de la perte irréversible de l’être que l’on aimait.
Etape 3 du deuil : la récupération
Normalement, au bout d’une année, vient une phase de reconstruction. On retrouve le sourire, une certaine joie de vivre naturelle. On se sent à nouveau capable d’envisager des projets : rencontrer une autre personne pour les veufs ou les veuves, vivre paisiblement l’absence du père ou de la mère, s’ouvrir de nouveau à la vie en concevant un enfant, déménager, organiser sa vie autrement.
Cette étape de récupération peut parfois être entrecoupée de « rechutes » temporaires à l’occasion, par exemple, de l’anniversaire du décès ou d’une fête de famille comme Noël, moment où se fait plus vive l’absence de l’être aimé. Ainsi, jour après jour, en ayant affronté sa propre mort à travers la mort de l’autre, on apprend à vivre de nouveau.
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L’Eglise catholique accompagne l’épreuve du deuil
Qu’il s’agisse des derniers sacrements, de la mise en bière, de la célébration des funérailles ou de l’inhumation elle-même, les signes et prières liturgiques expriment toute la compassion de Dieu avec ceux qui pleurent le défunt. L’Eglise accompagne ainsi chacun dans son travail de deuil et de mémoire. Elle invite aussi à considérer la réalité de la mort dans la lumière et l’espérance de la vie après la mort, de la résurrection qui vient, grâce au Christ qui a vaincu la mort.
D’autres formes de deuil
Le deuil peut concerner d’autres domaines de la vie : une relation amoureuse interrompue, un pays que l’on doit quitter, un lieu que l’on aimait, la perte de capacités physiques suite à un accident ou à une maladie, une carrière professionnelle brisée, un revers de fortune, et même la perte d’un animal de compagnie… Là encore, après le temps de la dénégation, de la révolte, parfois de la dépression, vient celui de la reconstruction personnelle pour pouvoir continuer à vivre.
- Lire aussi : Comment faire son deuil d’une relation amoureuse ?
Les couleurs du deuil
Elles varient selon les cultures et mœurs. En Europe, c’est le noir qui symbolise la tristesse, l’obscurité, la fermeture des yeux, le sommeil, l’absence de lumière sous la terre. En Asie et en Afrique, c’est le blanc qui évoque la pâleur du mort et la lumière céleste. D’autres couleurs sont admises : le violet – devenu aujourd’hui la couleur liturgique de la messe pour les défunts – et le gris.
De nombreuses associations existent pour soutenir les personnes en deuil. Les paroisses peuvent aider à entrer en contact avec un ou l’autre de ces groupes quand elles n’en proposent pas parfois elles-mêmes.
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Pour aller plus loin :
- Comment faire le deuil d’un enfant disparu ?
- Comment prier Dieu ? (Je viens de perdre un être cher)
- Après un deuil, où trouver un réconfort ?
- Tous nos articles Faire son deuil
Source : d’après une fiche Croire.com intitulée « Quand la mort nous ébranle »
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