Pourquoi souffrir?

Pourquoi souffrir? C’est une question qui revient en ce moment, avec le débat sur l’euthanasie. Une des raisons invoquées pour légaliser l’euthanasie est de mettre un terme à une souffrance inutile. Même si toute vie doit être respectée du début jusqu’à la fin, parce que la vie ne nous appartient pas, il est néanmoins légitime de se poser la question sur le sens de la souffrance.

1. Légitime révolte

Il est tout à fait normal de se révolter par rapport à la souffrance, car elle n’est pas naturelle à l’homme. Nul n’a choisi de souffrir et elle arrive souvent de façon inattendue à l’occasion d’un accident ou d’une maladie. Donc, la première réaction est une incompréhension. Pourquoi moi ?

2.Pourquoi souffrir? Expliquer la souffrance

Essayons, de la façon la plus délicate possible, une tentative d’explication. Reconnaissons d’abord que nous sommes limités. Car malgré l’Intelligence Artificielle, l’homme parfait n’existe pas et n’existera jamais. Donc, on ne peut pas échapper à la souffrance. Pour autant, il ne s’agit pas d’être fataliste. Honnêtement, il n’existe pas d’explication rationnelle à la souffrance sinon, depuis le temps, cela se saurait ! La souffrance n’est surtout pas une punition envoyée par Dieu à cause de nos péchés, du mal que nous aurions fait. Même s’il est légitime de vouloir chercher un sens à la souffrance, acceptons le fait que nous n’avons pas de réponse.

3. Dieu et la souffrance

Il est alors très tentant de rejeter la faute sur Dieu, comme si Dieu était sadique… Pourtant, Dieu a créé l’homme à son image, donc, comment pourrait-il vouloir du mal à un être qu’il a créé ?
Mieux, Dieu nous a tant aimé qu’Il nous a donné son propre Fils pour nous sauver. Jésus, qui a pris notre condition humaine avec ses joies et ses souffrances. Et est même allé jusqu’à mourir sur une croix dans des conditions d’une cruauté inouïe. Mais il ne s’est pas arrêté là. Il est ressuscité trois jours plus tard.

4. Dieu porte notre souffrance

Quelles conclusions pouvons-nous en tirer pour nous même ? La première est que Dieu n’est pas absent dans nos souffrances. Même si nous ne le voyons pas, il est toujours à nos côtés. Et c’est lui qui porte nos souffrances. La seconde leçon est que la souffrance n’est pas une fin en soi. Nous sommes faits pour le ciel, voir Dieu face à face. C’est là notre espérance.
Personnellement c’est ce qui me fait vivre.

Accompagner ceux qui souffrent

Comment accompagner ceux qui souffrent ? La question est délicate car elle nous met face à nos vulnérabilités. Nous sommes démunis et souvent, la meilleure chose à faire est d’être à leurs côtés et se taire : une simple présence aimante peut apporter un réconfort beaucoup plus grand que mille paroles.https://sfap.org/rubrique/definition-et-organisation-des-soins-palliatifs-en-france

Fin 2020, j’ai perdu à deux mois d’intervalle papa et maman. Honnêtement, même si je m’attendais à l’inéluctable, je n’étais pas préparé. Quand cela est arrivé, j’ai reçu une grâce, une force, donnée, pour être auprès d’eux. Car quand maman est décédée, j’étais avec papa. Et quand papa est décédé, deux mois plus tard, j’ai pu l’accompagner les dernières heures de sa vie. En priant auprès de lui, en lui tenant la main et je lui ai fermé les yeux.

Bien entendu, ce fut un moment déchirant, j’ai versé des larmes. Mais, plus que la douleur, j’ai eu cette certitude que je garde encore, que là où ils sont, ils sont heureux car ils voient Dieu face à face et qu’un jour, nous nous retrouverons au ciel.

En conclusion, il nous faut être très humbles en face de la souffrance : nous sommes humainement dépassés et nous n’avons pas d’explication. Il faut aussi reconnaître qu’aujourd’hui, en France, tout est mis en place pour diminuer au maximum la souffrance : c’est l’objet des unités de soins palliatifs.

Et vous, avez-vous déjà été confrontés, de près ou de loin par la souffrance ? Si vous voulez en discuter, vous pouvez nous rejoindre par chat.

« En fait, c’est nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. »

Isaïe 53 ;4