Connaissez-vous cette légende autour de cette mort enfermée derrière les barreaux,
Dans une église de Rome, Santa Maria del Popolo (Sainte Marie des Peuples), qui représente non pas la mort, mais un défunt en route vers la Résurrection ?
C’était l’époque où lorsqu’on trouvait un mort dans la rue, on l’amenait à l’église, pour qu’il puisse avoir une sépulture chrétienne.
Une nuit-là, on trouve un mort dans la rue, dans le quartier de Sainte Marie des Peuples, à Rome. Plusieurs personnes l’apportent donc à l’église, mais comme elle est fermée, ils défoncent la porte, pour ne pas laisser le mort dehors.
Le lendemain matin, le curé, quand il arrive, découvre la porte de son église fracturée et un mort à l’intérieur. Furieux, il va voir le pape et lui demande que les coupables soient recherchés et sanctionnés.
– Très bien, répondit le pape, mettez ce mort derrière des barreaux !
Aussitôt, on mit le mort derrière des grilles. Mais comme cela empestait, on finit par l’en retirer et mettre une statue à la place.
Description architecturale de cette Mort
Cet emplacement deviendra la tombe de Jean-Baptiste Gisleni, architecte baroque et scénographe italien, et la partie inférieure conservera ce squelette qui regarde à travers une fenêtre derrière une grille de fer.
La silhouette sinistre est tournée vers les fidèles, avec ses mains osseuses serrées sur sa poitrine. Le cadre en pierre de la fenêtre est orné d’un blason et de deux médaillons en bronze. Celui de gauche montre un arbre avec ses branches coupées, mais sur lequel apparaissent de nouvelles pousses, et contient une chenille faisant tourner son cocon, tandis que celui de droite montre la métamorphose de la chenille en papillon de nuit, symboles de la mort et de la Résurrection.
Les inscriptions véhiculent le même message : In nidulo meo moriar (« dans mon nid je meurs » c’est-à-dire dans la ville de Rome) et Ut phoenix multiplicabo meurt (« en tant que phénix je multiplie mes jours »). Deux inscriptions figurent sur la partie supérieure et inférieure du monument : Neque hic vivus et Neque illic mortuus (« Ni vivant ici, ni mort là-bas »). En effet, le mort ramassé dans la rue ressuscitera à la fin des temps !
Du point de vue de l’histoire de l’art,
Ce squelette n’est donc pas la personnification de la mort comme dans d’autres tombes baroques. Mais une représentation du défunt (l’image transi) en route vers la résurrection. Car la mort est devenue un symbole de la Vie. C’est là tout la Bonne nouvelle chrétienne. En effet, avec la résurrection du Christ, il y a une vie après la mort. Qu’on appelle aussi la vie éternelle et que tous les hommes sont appelés à rechercher de tout leur cœur. N’est-ce pas dans cette église que l’on trouve aussi un magnifique tableau du Caravage, qui illustre la conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas ?
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