Il y a quoi après la mort ? 3 clefs pour la vie éternelle ! Une vidéo du père Grégoire Sabatié-Garat pour Padreblog, retranscrite par nos soins.
Si vous êtes chrétiens, le dimanche à la messe, vous dites avec tous les autres « je crois à la vie éternelle ». Mais au fond, qu’est ce qu’on met derrière cette belle formule ? Comment vous représentez-vous ce qu’il y a après la mort ?
Il est très intéressant de noter que dans une société de plus en plus athée, la question de la vie éternelle continue à poser des interrogations assez profondes. On peut se souvenir de la chanson célèbre de Michel Polnareff « on ira tous au paradis », jusqu’à la formule aussi célèbre de Woody Allen, « l’éternité c’est long surtout vers la fin ». Sans oublier les patrons de Google, Amazon ou Facebook qui aujourd’hui investissent des milliards de dollars pour permettre à certains hommes de ne plus connaître la mort de vivre éternellement !
Il est bien normal que cette vie éternelle suscite des questions car nous allons tous un jour rencontrer la mort. Il est donc légitime de se poser la question de la vie éternelle dans cette vidéo : je vous propose trois clés pour comprendre l’enseignement de l’Eglise sur la vie éternelle ! En particulier sur le jugement de Dieu particulier que nous connaîtrons au jour de notre mort.
Première clef : Jésus-Christ
La première clé et s’il y avait vraiment une chose à retenir, ce serait celle-là : Jésus-Christ est la clé de la vie éternelle ! Avant d’imaginer l’enfer, le paradis, le purgatoire, etc., il faut savoir que le Christ est le centre et la clé de la vie éternelle !
Dans la foi chrétienne, nous croyons que le Christ est au cœur de l’histoire, qu’il est le centre, le pivot, de l’histoire des hommes. Tout ce qui est avant lui était là pour préparer sa venue. Tout ce qui était avant lui : la création, le don des 10 commandements à Moïse, les alliances, les prophètes, et même la recherche de la vérité par tous les philosophes, tout cela annonçait et préparait le salut donné en Jésus-Christ.
En Jésus par sa mort et sa résurrection, tout est accompli, comme Jésus le dit lui-même sur la croix avant de mourir. Tout ce qui arrive après Jésus-Christ est en fait la réception, le déploiement de ce salut donné en Jésus-Christ.
Comme en une graine : tout est déjà contenu, il faut encore que ce fruit se déploie. Pour donner une plante, il faut l’arroser, l’entretenir mais tout est déjà dans la graine. Il en est de même avec l’histoire des hommes : tout ce qui précède le Christ annonce le Christ dans le Christ tout est accompli et tout ce qui arrive après le Christ est le déploiement de ce salut donné par le Christ.
La fin des temps, c’est quoi ?
La fin des temps, c’est quand dieu met un terme à l’histoire des hommes. C’est ce qu’on appelle la parousie, la venue du Christ. La parousie c’est un terme qui vient du grec et qui signifie la venue, tout simplement. On utilisait dans l’antiquité pour parler de la venue, de la parousie, de l’empereur dans les villes, pour inaugurer son règne. La Bible dit aussi qu’au jour du retour du Christ, de la parousie, adviendra la résurrection de tous les morts avec leur corps, et aussi le jugement dernier.
Le Christ est bien la clé de la vie éternelle : en effet, il nous ouvre le chemin du ciel et en même temps, il est Lui-même la lumière qui nous juge, et il est notre juge. C’est à la lumière du Christ, que notre vie sera jugé car il est lui-même la vérité, il est l’homme parfait, il est vrai dieu et vrai homme, et à sa lumière notre vie sera jugée. Cette lumière qu’est le Christ, cette vérité qu’est le Christ, elle peut être soit accueillie, d’un cœur généreux et joyeux, pour entrer dans la joie éternelle, c’est ce qu’on appelle le paradis.
Ou alors, malheureusement, elle peut être aussi refusée librement par les hommes, et c’est ce qu’on appelle l’enfer. Mais alors si vous m’avez bien suivi jusque-là, vous me demanderez peut-être : qu’est-ce qu’il se passe entre le moment de la mort et le moment du retour du Christ, de la parousie. Que deviennent les âmes des défunts ?
Deuxième clef : le jugement dernier, pour faire la lumière
C’est la clé n°2 : au jour du jugement particulier, le Christ nous révèle à la vérité de nos vies. Entre le moment de la mort où l’âme et le corps sont séparés, et le moment de la résurrection, il faut bien qu’il y ait une certaine continuité de la personne humaine. Et c’est ce que les théologiens ont appelé l’état « d’âme séparée du corps ». C’est un état intermédiaire, donc entre la vie terrestre et la vie après la résurrection. C’est un état intermédiaire, est aussi bien imparfait parce que la perfection de l’être humain, c’est l’esprit et l’âme réunis au corps.
C’est d’ailleurs une énigme : on ne sait pas très bien ce que les âmes des défunts peuvent savoir, peuvent connaître, puisque nous ne savons pas très bien ce que c’est que connaître sans un corps. Nous sommes habitués à connaître les choses à travers nos cinq sens, et donc nous ne savons pas très bien ce que perçoivent les morts.
Nous pouvons au moins savoir à partir de la Bible qu’il est possible pour l’âme des défunts d’entrer dans la vision de Dieu, dans la connaissance de Dieu, qu’on appelle la « vision béatifique ».
Et aussi, qu’il est possible d’être privés cette vision de Dieu. Certes, dans la Bible, quand on parle du jugement, on fait plutôt référence à la fin des temps, au jugement dernier. L’Evangile parle cependant de ce que deviennent les âmes après la mort. Elle parle de cette trajectoire différente de certaines personnes en fonction de ce qu’il s’est passé durant la vie. Nous savons qu’en fonction du degré de foi et de charité d’une personne, le jugement particulier, au soir de la mort, sera différent.
L’exemple du bon larron
L’exemple le plus connu, c’est bien sûr celui du bon larron, vous savez celui qui meurt à côté de Jésus sur une croix. Devant Jésus, il reconnaît humblement toutes ses fautes, et Jésus lui dit : « aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ». C’est d’ailleurs la première canonisation faite par Jésus lui-même. A l’époque de Jésus, on croyait que les lames des morts allez dans le « chai hall » dans le séjour des morts et qu’il y avait des risques sinon différentes en fonction ce que les hommes avaient fait durant leur vie.
Vous connaissez cette histoire de Jésus Lui-même, dans l’Evangile, qui parle d’un riche qui avait méprisé pendant toute sa vie un pauvre qui se tenait à l’entrée de sa maison, le pauvre Lazare. Et nous découvrons qu’au séjour des morts, au Sheol*, , le riche est dans d’atroces souffrances, mais qu’en revanche le pauvre Lazare et consolé par Dieu !
Le Christ est donc notre juge car il est la lumière de la vérité que nous recevons sur nous-mêmes au soir de notre mort. Au soir de notre mort, nous serons donc jugés. Tout le bien fait dans notre vie, tout l’amour que nous aurons accompli, sera mis en lumière par ce regard du Christ. Et par contraste, nous découvrirons aussi les facettes les plus cachées de notre personne, tout le mal tous les péchés, tout ce que nous avons commis, l’indifférence qui aura habité notre cœur.
Troisième clef de la vie éternelle : Dieu est amour
Nous aurons donc au soir de notre mort cette pleine connaissance sur notre vie que nous donne le regard du Christ. Saint Paul écrit « Actuellement, je connais partiellement, mais dans ce jour-là, c’est-à-dire au jour du jugement, alors je connaîtrai parfaitement comme je suis connu moi-même de Dieu ». Saint Jean de la Croix a aussi une très belle phrase pour parler du jugement, il dit « au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour, mais si nous sommes jugés sur l’amour au soir de notre vie, au jugement particulier, il ne faut pas oublier non plus que nous serons jugés par l’amour, par celui qui est l’amour ». Dieu est amour et c’est ma troisième clé : notre juge est aussi notre sauveur, celui qui veut nous sauver par amour.
Les chrétiens sont parfois accusés d’être un peu moralisateurs, d’être un peu ceux qui jugent les autres et ceux qui ne sont pas donc dans la tolérance. Ou au contraire, on les accuse parfois d’être un peu trop « bisounours », d’être prêts à pardonner sans réfléchir, et de se laisser faire.
Mais je crois que nous avons besoin à la fois du jugement et de l’amour. Nous avons besoin du jugement parce que nous avons besoin de la vérité, tout simplement. Etre jugé, c’est accueillir la vérité de ce que nous sommes. D’ailleurs, c’est intéressant de voir que les gens aiment beaucoup les émissions de télévision comme The Voice ou Top chef, où il y a des jurys, des gens qui jugent ce que font les autres. Et pourquoi nous les aimons ces émissions ? Ce n’est pas simplement pour le plaisir d’entendre de la bonne musique ou bien d’apprendre à cuisiner, mais aussi parce que nous voyons qu’il y a une correspondance entre les paroles et la réalité. Entre les paroles qu’ils disent « ce chanteur est bon ou pas », « cette cuisine est bonne ou pas », et la réalité. Nous aimons donc les jugements vrais. Mais quand il s’agit de nous-même, nous avons plutôt peur du jugement, nous préférons éviter ce jugement, cette parole sur notre vie.
Une nouvelle nouvelle !
La bonne nouvelle, donc, c’est que celui qui nous juge, Jésus, est aussi celui qui a donné sa vie pour nous par amour, pour nous sauver. Et qu’il veut que tous les hommes soient sauvés, comme l’écrit Saint Paul !
Le jugement particulier, vous l’avez compris, ce n’est donc pas une sorte de salle d’attente, où on serait un peu en stress, devant trois portes : l’enfer, le paradis, et le purgatoire, en espérant que ce soit le paradis qui s’ouvre !
Le jugement particulier, c’est d’abord une rencontre avec la vérité, une rencontre avec le Christ qui nous aime et qui veut nous sauver. D’ailleurs on pourrait dire que ce jugement, cette lumière du Christ qui vient sur notre vie, elle commence déjà à venir nous juger. Et c’est tout le sens de la confession, de faire la lumière sur soi de faire la vérité sous le regard du Christ pour recevoir son pardon. Alors chers amis n’ayons pas peur, et convertissons-nous !
Pour aller plus loin :
- Ira-t-on tous au Paradis ?
- Les non-chrétiens ont-ils accès au paradis ?
- La résurrection du corps, qu’est-ce c’est?
(*) Le Sheol, parfois écrit Shéol, est un terme hébraïque intraduisible, désignant le « séjour des morts », la « tombe commune de l’humanité ».
Une vidéo © Padreblog & transcription © Lavieapreslamort.com.
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