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Une tribune (1) d’Alberto Castaldini, journaliste et professeur d’université, porte-parole officiel de l’Association internationale des exorcistes (2), au sujet d’Halloween. Comme il l’explique dans son livre co-écrit avec le prêtre exorciste Francesco Bamonte, Halloween fait la promotion des pratiques occultes et néo-païennes ou de néo-sorcellerie, sans parler du satanisme (3).


1. Halloween fait la promotion des pratiques occultes et néo-païennes ou de néo-sorcellerie, sans parler du satanisme

Halloween est symptomatique de la dégradation actuelles des mythes. Qui est manipulatrice mais aussi dangereuse. Parce qu’aujourd’hui Halloween est aussi devenue une occasion de rapprocher les jeunes générations, et le grand public, des pratiques occultes et néo-païennes. Il s’agit « d’une opération véritablement bien orchestrée. Dans laquelle s’inscrivent le néo-paganisme et la néo-sorcellerie Wicca (4). Avec leurs nuances les plus sombres, sans parler du satanisme dans ses diverses déclinaisons ».

Le « phénomène Halloween » a des origines anciennes et des déclinaisons modernes.

Au substrat païen de la fête de Samhain, centrale dans le calendrier celtique parce qu’elle marquait le passage de la saison estivale à la saison hivernale, s’est superposée au cours du premier Moyen Âge européen – dans un processus de refondation religieuse et d’adaptation ecclésiastique – la fête de la Toussaint, appelée en vieil anglais « All Hallows’ Eve » ou « Even ». D’où Halloween. L’émigration vers l’Amérique du Nord des populations des îles britanniques, notamment de l’Irlande, a transposé cette fête dans le Nouveau Monde.

Progressivement, d’une part l’arrachement au contexte social d’origine. D’autre part la pression exercée par le monde protestant, ont transformé Halloween en une fête de consommation de masse. Où la mémoire catholique de la Toussaint a été évacuée. Véhiculant à nouveau des contenus païens pour les superposer à la praxis (pratique, ndlr) chrétienne déjà affaiblie par la sécularisation et le relativisme.

Tout cela fait penser à la « dégradation des mythes »

dont parlait l’historien des religions Mircea Eliade. Ou à une re-proposition manipulée et dangereuse de ceux-ci. Dangereuse parce qu’aujourd’hui Halloween est aussi devenue une occasion de rapprocher les jeunes générations, et le grand public, des pratiques occultes et néo-païennes.

Pour comprendre le présent, il faut se pencher sur le passé. Les Celtes étaient installés dans une grande partie de l’Europe et, en Italie, des Alpes au centre de la péninsule. Cette donnée culturelle a certainement facilité la réinterprétation post-moderne d’une ritualité collective. Qui, de ses origines païennes, ne repropose que le contenu obscur et magique, dépourvu de toute perspective salvatrice. Dans Halloween, on ne trouve même plus le sens de la renaissance saisonnière . Il s’agit d’une récupération artefactuelle qui ouvre une fenêtre sur un monde obscur. Cet aspect, qui nous interpelle sur le plan éducatif, pastoral et culturel, est au cœur du livre.  Le père Francesco Bamonte et moi-même avons consacré à ce thème : La fascination d’Halloween, questions et réponses (3).

2 Il ne faut pas oublier que la transgression a toujours exercé une fascination indéniable sur les jeunes.

Comme certains films d’horreur que les enfants regardaient en cachette de leurs parents et qui, aujourd’hui, sont diffusés presque à toute heure sur les chaînes de télévision ou les plateformes de streaming. Ajoutez à cela l’impact global des médias sociaux sur la génération Z, c’est-à-dire les personnes nées entre 1997 et 2012, et vous l’aurez compris : Halloween a été promue pendant des semaines sur les médias sociaux et dans des communautés telles qu’Instagram et TikTok. À l’approche du 31 octobre, des idées pour se déguiser ou pour organiser des fêtes à thème sont partagées sur les plateformes sociales. Les fêtes masquées ou les fêtes dans les discothèques stimulent non seulement l’imagination, mais plongent également les enfants dans une atmosphère insouciante au milieu de l’année scolaire ou académique. Halloween est devenu une sorte d’anticipation des fêtes de fin d’année…

 Dans ce contexte, Halloween et son chiffre d’affaires sont dépeuplés, mais nos anciennes traditions n’en sont pas moins « suggestives ».

Dans l’Italie paysanne

la période du 31 octobre au 11 novembre, fête de la Saint-Martin, était en effet le moment du passage saisonnier où l’on observait un ensemble de rituels collectifs liés à la commémoration des morts, au renouvellement des contrats agraires et à l’arrivée de l’hiver. Des coutumes lointaines héritées du passé latin, étrusque, celtique ou italique ancien, ainsi que d’époques plus récentes. Mais placées dans une perspective renouvelée. Et les anciennes quêtes des enfants ou des pauvres, évoquant le suffrage des défunts, ne visaient pas seulement à susciter la peur ou le macabre, mais la communion avec ceux qui ne sont plus sur terre.

Aujourd’hui encore,

en Sardaigne par exemple, on pratique des quêtes pour le réconfort des « petites âmes », ou « is animeddas », une coutume connue dans la région de Nuoro sous le nom de « su mortu mortu ». Le matin de la commémoration des défunts, comme les jours précédents, les enfants frappent aux portes des maisons pour demander des cadeaux en faveur des âmes : des bonbons ou des biscuits tels que les papassini. Dans le Campidano, les enfants frappent aux portes avec cette demande : « si onada a is animas » (donnes-tu pour les âmes ?). Dans l’Antiquité, la coutume de demander l’aumône pour les âmes des défunts était également présente dans les pays anglo-saxons.

Le 1er novembre, les quêteurs parcouraient les villages pour demander le « bonbon de l’âme ».

En échange, ils assuraient une prière pour les défunts de la famille. Car ce suffrage raccourcissait leur séjour au purgatoire. En Italie, dans la province de Massa Carrara ainsi que dans l’arrière-pays ligure, le « bén d’i morti », c’est-à-dire la distribution de nourriture aux nécessiteux, était pratiqué .(aujourd’hui renouvelé avec la collaboration de Caritas). La charité envers les nécessiteux était également pratiquée traditionnellement à l’époque en Émilie (« carità d’i mort ») et en Calabre.

Dans la civilisation agraire de notre pays, l’Italie, comme dans d’autres régions d’Europe, sur l’ancien substrat préchrétien avait ainsi fleuri un sentiment religieux franc. Ancré dans une nouvelle attente d’espoir et de salut. Les enfants d’autrefois – comme leurs familles – en étaient conscients, malgré la pauvreté et le faible niveau d’instruction.

Aujourd’hui ? Halloween s’inscrit parfaitement dans une sacralisation déformée typique de la postmodernité. Au-delà des formes de ritualité de masse. Au-delà de la « fête des enfants », on voit comment existe et se développe autour de l’événement un « récit » assurément consumériste et non moins trompeur. Qui associe aussi cette fête à la redécouverte de racines enfouies, d’origines supposées éloignées. Voire à la réémergence de « besoins » spirituels déviants que la foi chrétienne a corrigés au fil des siècles. Il s’agit, pour tout dire, d’une opération véritablement bien orchestrée. Dans laquelle s’inscrivent le néo-paganisme et la néo-sorcellerie wicca. Avec leurs nuances les plus sombres. Sans parler du satanisme dans ses diverses déclinaisons.

3 Que pouvons-nous faire ?

Tout d’abord, non pas par opposition, mais par une médiation consciente et intelligente, pourquoi ne pas valoriser certaines coutumes de notre folklore régional au niveau de l’école, de la communauté et de l’Eglise ? D’où aussi le désir commun d’écrire et d’offrir ce livre aux familles, aux éducateurs et aux agents pastoraux.

Sur le même sujet, lire aussi : La fascination obscure d’Halloween : interview d’un exorciste

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Pour aller plus loin :

 


Notes

(1) En italien : Francesco Bamonte & Alberto Castaldini, Il fascino oscuro di Halloween. Domande e risposte (La fascination d’Halloween, questions et réponses) Edizioni Paoline, Milan, 2024, 128 pages.

(2) L’association internationale des exorcistes (AIE), basée à Rome, a été fondée en 1994 par les exorcistes Don Gabriele Amorth et le père René Chenesseau. Agréée par le Saint-Siège en 2014, elle rassemble aujourd’hui plus de 900 prêtres exorcistes ou exorcistes émérites du monde entier.

(3) Source : www.aieinternational.it (traduit de l’italien par La vie après la mort.com)

(4) Le mouvement de néo-sorcellerie Wicca, ou simplement la Wicca, est un courant spirituel moderne basé sur des pratiques païennes, qui se développe depuis le milieu du XXe siècle. C’est une forme de néo-paganisme qui revendique un lien avec les anciennes traditions magiques et religieuses d’Europe, en particulier celles centrées sur la nature et le culte de la terre.

 

 

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