Même si l’on refuse parfois à assumer que notre pays, la France, ait des racines chrétiennes, beaucoup des expressions courantes de sa langue proviennent de la Bible, comme par exemple « le bouc émissaire », en référence au mouton du sacrifice d’Isaac par Abraham, préfiguration de l’ancien-testament annonçant la mort du Christ. Et rapport à la mort, justement ?
Il faut laisser les morts ensevelir les morts
Cette expression signifie qu’il faut savoir choisir le présent contre le passé, aller de l’avant, ne pas se laisser. Formule adaptée d’une parole du Christ, passé en proverbe (tirée de Evangile de Luc, Lc 9,57-62). Jésus répond à celui qui souhaite saluer une dernière fois les siens avant Le suivre : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Souffrir mille morts: souffrir au point d’en mourir mille fois (XVe siècle)
Allusion aux souffrances du Christ, au moment de sa Passion.
Être triste jusqu’à la mort
Etre profondément affligé. Cette expression entrée dans le langage courant à la fin du XVII° siècle, a supplanté celle-ci : « être triste comme un grand deuil ». Il s’agit d’une allusion directe aux paroles du Christ au jardin des Oliviers, pressentant sa mort : « Mon âme est triste jusqu’à la mort » (Mt 26, 38)
Par exemple, Jules Vallès, dans son livre L’insurgé, écrit en 1886 : une créature frêle et mince, gracieuse et triste, triste jusqu’à la mort. Aujourd’hui, on préférera : malheureux comme les pierres ! C’est d’ailleurs souvent ainsi qu’on se sent lorsqu’on a perdu un proche, en particulièrement de façon brutale.
- Pour aller plus loin : citations sur la mort
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