La médecine progresse. Elle soulage mieux. Elle accompagne davantage. Alors pourquoi parler d’euthanasie ? Le progrès technique oblige à regarder la fin de vie autrement : est-ce une chance… ou le début d’une dérive ?
Quand la douleur recule, la question de l’euthanasie change de nature
Les soins palliatifs modernes ont profondément modifié la fin de vie. Les douleurs extrêmes peuvent être contrôlées, et même les symptômes complexes trouvent aujourd’hui des réponses. La sédation profonde, strictement encadrée, permet d’apaiser sans provoquer la mort. La médecine a donc déplacé la question : l’euthanasie n’est plus liée à l’impossibilité de soulager, mais à autre chose. Paradoxalement, plus le progrès technique améliore l’accompagnement, plus la tentation apparaît de rendre la mort « propre » et « gérable ». La mort devient invisible dans notre société, puis soudain administrée : un acte technique, presque logistique. On parle de « procédure », de « fin de vie maîtrisée », comme si la mort pouvait être dépouillée de sa profondeur humaine.

Quand la technique remplace la relation : la dérive silencieuse
Autrefois, la fin de vie était un temps de présence, de parole, de transmission. Aujourd’hui, la technique peut se glisser à la place du visage. Un protocole remplace un accompagnement. Une injection remplace une main tenue. Et un système saturé peut être tenté de « raccourcir », d’« accélérer », de « libérer un lit ». Le risque devient utilitariste : la mort comme solution pratique. Le progrès brouille aussi la frontière entre sédation et euthanasie, rendant plus difficile pour les proches de discerner ce qui relève du soin ou de la mise à mort. Plus la technique progresse, plus la tentation apparaît de tout contrôler : souffrance, durée, instant de la fin. Mais la maîtrise technique n’est pas une maîtrise morale.
Remettre la mort à sa place : un passage, pas un geste technique
La mort n’est pas uniquement un fait biologique. C’est un passage. Un moment où les liens se resserrent, où les pardons peuvent être donnés, où la vérité d’une vie se dit parfois dans une phrase chuchotée. Le progrès médical devrait servir cette humanité-là, pas l’effacer derrière une intervention rapide. Une société qui confie la mort à la technique risque d’oublier ce qu’elle signifie réellement. Elle risque de perdre le temps de l’accompagnement, le sens du dernier regard, la possibilité d’une réconciliation tardive. Le progrès médical est une chance, mais il ne doit pas conduire à une mort trop facile.

« Enseigne-nous à compter nos jours : que nous obtenions un cœur de sagesse. » (Ps 90,12)
Conclusion
Le progrès médical libère. L’euthanasie interrompt.
Quand la douleur n’est plus l’excuse, il reste cette question : avançons-nous vers plus d’humanité… ou vers une mort réglée comme un geste technique ?
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Pour aller plus loin
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