Fragilité n’est pas synonyme de vie « réduite ». Le handicap interroge nos critères de normalité. Il expose nos angles morts. Et rappelle que la valeur d’une personne ne dépend jamais de ses capacités.
Normalité, anomalie : qui tient le curseur ?
Selon l’OMS, le handicap est une limitation d’activité ou de participation à la sociale économique ou culturelle. Elle n’exprime donc pas une diminution de la valeur. La vie n’est pas amputée de son sens.
Reste la vraie question : qu’est-ce qui est normal ? Pour moi, certaines limites semblent “anormales”. Par exemple, ne pas pouvoir filtrer mes émotions. Pour d’autres personnes, elles sont simplement leur façon d’habiter le monde.
Donc : personne ne peut décréter qu’une vie fragile serait moins digne qu’une autre. Et encore moins pour décider juger qu’elle mériterait l’euthanasie.
Fragile n’est pas “moins”
On imagine souvent que dépendre d’autrui, c’est perdre sa valeur. On voudrait être indépendant et mener sa barque tout seul.
C’est une terrible erreur de perspective. Certains vivent avec des limites radicales… et pourtant déploient une présence plus forte que la nôtre.
Stephen Hawking en est un brillant exemple. La sclérose latérale amyotrophique, une maladie dégénérative, l’a privé de presque tout mouvement.
Elle n’a pas brisé son intelligence, notamment dans ses contributions fondamentales à notre compréhension des trous noirs, du big bang et de la nature fondamentale de l’univers. Sa maladie. Elle n’a pas entamé sa joie de vivre, ni sa fécondité scientifique. Son handicap, sa fragilité corporelle n’ont pas réduit son humanité. Elle l’ont rendue plus visible.

L’humanité se révèle quand on prend soin
Un travail d’archéologie en a fait la brillante démonstration. Dans une nécropole gauloise, un squelette d’une femme lourdement handicapée a été retrouvé : sa survie prolongée prouve qu’elle avait été soignée chaque jour car la communauté l’a portée. Elle n’a pas été abandonnée.
C’est un signe clair : l’humanité se mesure à la façon dont on accompagne les plus vulnérables.
« Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » (2 Co 12,9)

La vraie frontière
Fragile n’est pas synonyme d’inutile. Pas plus que dépendant ne signifie indigne. Le handicap nous oblige à porter un regard différent. Cela nous oblige à renoncer aux jugements rapides et à reconnaître qu’une vie pleine peut prendre mille formes.
La frontière avec l’euthanasie ne se situe pas dans le corps. Elle se situe dans notre regard.

Invitation Chat’
Qu’est-ce qui, selon toi, rend une vie “pleine” même quand elle semble limitée ? Viens en discuter sur notre Chat’.
Pour aller plus loin
- Peut-on brader la vie ?
- L’État sait-il encore où il s’arrête ? Le jour où la mort devint un service public
- L’euthanasie ou la tentation du contrôle absolu
Tu penses quoi de la vie après la mort ? Une suggestion, une question, un conseil ? Viens chat'er avec nous !

Notre association ne vit que de dons. Si vous aimez cette plateforme sur la vie après la mort, faites un don.





