Trop souvent, les chrétiens sont accusés d’être des adeptes de l’acharnement thérapeutique et d’aimer la douleur : ils refuseraient l’euthanasie. Pourtant, ils s’opposent, par principe, à ce qu’on supprime celui qui souffre.
Faire preuve de sensibilité n’est pas céder au sentimentalisme. La compassion chrétienne est fidèle à l’idée qu’elle se fait de l’homme : une personne à aimer et à accompagner jusqu’au bout.
Soulager la douleur : une réalité, pas un mythe
Au fond, le geste d’amour par excellence serait de pratiquer l’euthanasie : “Je te libère.” Pourtant, derrière cette intuition généreuse, se cache une confusion vertigineuse : celle de l’idée d’effacer laPrévisualiser (ouvre un nouvel onglet) souffrance en supprimant celui qui souffre.
Cependant, soyons honnêtes : pouvons-nous dire que la seule façon d’aimer est d’éliminer ce qui nous dérange ? Il me semble que la vraie question n’est pas : “Comment supprimer la douleur ?” Mais : “Comment pouvons-nous réduire voire supprimer toutes les douleurs quand elles deviennent écrasantes, en restant présent ?”
La compassion est un mensonge quand on confond la personne avec sa souffrance. On supprime la relation, on interdit l’accès au lieu même où l’amour peut encore se dire.

Compatior : souffrir avec, jamais contre
En vérité, la compassion chrétienne est une ouverture et non une fermeture.
En latin, “Compatior” signifie : souffrir avec.
La vraie compassion ne cherche pas la facilité. Souvenons-nous que Jésus n’a pas fui la douleur humaine, lui qui était Dieu. Il nous a rejoint dans notre humanité. Ainsi, accompagner n’est pas optionnel : c’est essentiel. Et cela se fait par des petits actes : tenir la main, rester là, aider l’autre à surmonter sa peur, sans prétendre contrôler ce qui nous dépasse.
En revanche, tuer revient à casser la présence fidèle. On met un terme définitif à la rencontre, on détruit le seul endroit où l’amour peut encore être donné.
“Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.” (Philippiens, 2, 5-6)
Pourquoi l’euthanasie demeure une transgression profonde
De fait, l’euthanasie transgresse le tabou fondateur de toute civiisation : ôter la vie d’un innocent.
Cet interdit n’est pas seulement religieux :il protège aussi la société entière.
Imaginons un instant que nous décidions que certaines vies “ne méritent plus d’être vécues” – alors qui pourra nous garantir qu’un jour notre propre vie restera un droit intangible ?
Pour le chrétien, la vie n’est ni un dû, ni une anomalie : elle est reçue.
Ce qui revient à dire que la supprimer ne sera jamais un acte de compassion mais, malheureusement, la rupture du lien humain.
La transgression détruit alors que la compassion porte.

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Pour aller plus loin
- Le dilemme des proches face à l’euthanasie
- Peut-on agir en conscience ?
- Comment accompagner la souffrance ?
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