Qui ne s’est jamais demandé s’il pourrait un jour aider un proche à partir ? Qui ne s’est jamais dit que ce pourrait être un “ultime geste d’amour” ? Cette terrifiante question, je me la suis posée en conscience.
Et pourtant… comment croire que supprimer ce proche que j’aime tant serait un geste d’amour ? Je ne pourrais jamais juger ceux qui flanchent dans pareille tourmente. Mais, dans mon for intérieur, la seule acception du mot aimer ne signifiera jamais faire disparaître. Il s’agit de tenir bon. Comme un capitaine dans la tempête, qui reste à son poste alors que tout semble sombrer.
1. Le dilemme : vouloir soulager sans trahir
Au fond, personne ne reste indifférent à la souffrance d’un être aimé.
On voudrait l’apaiser, alléger ce qui l’écrase.
Mais voilà : si je l’aide à mourir, ai-je trahi sa vie ?
Et si je refuse, ai-je abandonné sa détresse ?
Ce dilemme est réel, violent, légitime.
Cependant, croire qu’on peut “aimer jusqu’à tuer”, c’est glisser vers une illusion dangereuse : faire de la mort un remède, un raccourci, une échappatoire.
Des proches ayant participé à une euthanasie témoignent, après coup, de regrets profonds, parfois de remords durables.
Non parce qu’ils voulaient mal faire — mais parce que l’amour, en vérité, ne tue pas : il accompagne.

2. Aimer, c’est rester : la présence qui sauve
En réalité, Aimer, ce n’est pas supprimer la douleur — c’est refuser de laisser l’autre la porter seul. Aimer, c’est rester debout, même quand tout menace de s’effondrer.
Se tenir là.
Garder la main.
Accepter l’impuissance.
C’est dur, oui — mais c’est là que l’amour prend corps.
Dans Passengers (2016), le chef de quart, condamné par une nécrose fulgurante, refuse le médicament qui pourrait abréger son agonie : il veut mourir en tenue, digne, accompagné.
Les deux survivants restent avec lui. Ils ne le “sauvent” pas : ils l’honorent.
En revanche, tuer interrompt la relation.
Il brise le seul espace où l’amour pouvait encore se dire : la présence fidèle.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
(Jean 15, 13)

3. Pourquoi donner la mort n’est jamais un acte d’amour
A première vue, l’euthanasie donne l’illusion d’un acte d’amour. L’acte ultime qui délivre le malade du fardeau de l’indicible douleur qui devient insupportable.
Pourtant, l’euthanasie n’est pas un geste d’amour, même sincère.
Autrement dit, elle met fin à la rencontre.
Elle prend une décision irréversible dans un moment où la souffrance trouble tout discernement.
D’ailleurs, lorsqu’une dépression est traitée — en particulier, dans la dépression — le désir de mourir s’efface bien souvent. N’est-ce pas la preuve que ce n’est pas la personne qui parle, mais la douleur à travers elle ?
L’amour, lui, ne confond pas le cri et le choix, le capharnaüm et le souffle léger.
L’amour accompagne. Puis, il prend patience. Et parfois, il porte.
Et surtout, aimer quelqu’un ne consiste jamais à lui donner la mort — seulement à rester là. Malgré tout.
Une question ? Un doute ? Un combat intérieur ? Tu peux nous écrire sur le Chat’, en bas de la page. Ici, personne ne te juge. On écoute. Et surtout : tu n’es pas seul.
Pour aller plus loin :
- Angèle Lieby : « tant qu’on n’est pas mort, on est vivant ! »
- Soigner n’est pas tuer
- Claire Fourcade, docteur en soins palliatifs : l’aide à mourir, c’est quoi ?
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